MARS 2022
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Temps de lecture : 4 minutes
C’est dans les moments difficiles que l’humain montre la vérité de qui il est vraiment. Les Ukrainiens ont tous l’étoffe des héros. Certains nous ont fait confiance, nous ont prodigué de précieux conseils par le passé. Nous avons une pensée particulière pour nos investisseurs en Ukraine, Den Dmitrenko et Roosh Ventures.
Pierre, Jérémy et Pierre-Antoine, fondateurs de Libeo
Nous avons complètement changé de paradigme depuis le 24 février dernier, date de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Voici notre nouvelle réalité : flambée de l’énergie, prix des céréales en forte hausse, congestion du commerce international et chaînes d’approvisionnement de nouveau perturbées. Des usines dans tous les secteurs sont à l’arrêt : Volkswagen, par manque de faisceaux de câbles fabriqués en Ukraine, Céramique française qui ne peut plus produire à cause de la multiplication par dix de sa facture de gaz en l’espace de quelques semaines, par exemple.
**À quoi faut-il s’attendre dans les mois à venir ? **Nous avons demandé à notre économiste-maison son avis. Voici sa réponse :
« *Avec la guerre, nous avons découvert que l’Ukraine est une plaque tournante du commerce international. Elle produit 70 % du néon, par exemple. Ce gaz méconnu du grand public est indispensable pour la fabrication de micro composants qu’on retrouve dans les produits du quotidien, comme les smartphones, les voitures, l’électroménager ou encore les appareils médicaux. Les hausses de prix liées aux difficultés d’approvisionnement ne concernent pas que l’énergie et les céréales. C’est bien plus vaste. Et c’est justement ça le problème !
L’inflation risque de se diffuser dans des pans entiers de l’économie, y compris en France. C’est la grande érosion : érosion du pouvoir d’achat, des marges, de la croissance par l’explosion des coûts dans l’économie mondiale. Nous allons nous appauvrir. La grande question, c’est de savoir qui va perdre le plus. Mon pari : les marges vont prendre cher. Qu’est-ce qui pourrait éviter ce scénario ? Qu’il y ait des gains de productivité. Mais ce n’est pas encore le cas… *».
Brutal, mais lucide.
S’ajoute à cela le risque accru de cyberattaques russes contre les PME françaises. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a émis une alerte en ce sens fin février et a distillé, au passage, quelques mesures préventives qui peuvent réduire le risque (sauvegarder les données sensibles hors-ligne, comme les données clients, et protéger les accès des employés via une double authentification, par exemple). Mieux vaut être préparé, juste au cas où.
Nous nous sommes posés tous la même question ces dernières semaines : Comment aider les Ukrainiens ?
Il y a déjà plus de 3 millions de réfugiés. Selon le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, il pourrait y en avoir 7 à 10 millions d'ici à quelques semaines, soit l’équivalent de 22 % de la population totale du pays. C’est plus que le conflit en Syrie (6,8 millions) ou que la crise vénézuélienne (6 millions).
L’élan de générosité est sans précédent : convois solidaires vers la Pologne, dons aux associations, envoi de crypto-monnaies à l’État ukrainien ou encore réservation de logements sur Airbnb, sans s’y rendre, pour faire un don aux locaux. À l’instar de centaines d’entreprises et de centaines de milliers de Français, nous avons apporté notre modeste contribution pour soutenir le peuple ukrainien. La Croix Rouge est un acteur incontournable. Tous les dons sont redirigés vers l’antenne ukrainienne de l’association. Il suffit de quelques clics.
Autre initiative qui a attiré notre attention, la Mairie de Paris et la Fabrique Solidaire, créée il y a deux ans, organisent une collecte de produits de première nécessité (produits d’hygiène, de soin et denrées alimentaires non périmées). Les points de collecte sont un peu partout dans la capitale. Les dons collectés seront ensuite transférés à des associations qui accueillent les réfugiés dans les pays d’Europe de l’Est limitrophes de l’Ukraine. Une belle démarche si vous habitez Paris.
Si tous les Européens en bonne santé diminuent de 3°C la température de leur chauffage, la faisant passer de 22°C à 19°C, cela permettrait de réduire d’environ 20 % les importations de gaz russe. Depuis le 24 février, nous avons déjà versé à la Russie 3,4 milliards d’euros à ce titre. Ce serait autant d’argent en moins dans les caisses de l’État russe pour financer son effort de guerre. C’est un petit geste individuel. Mais il peut avoir un vrai impact si nous sommes nombreux à le faire. #SoutienAuxUkrainiens
-3°C
Nous n’avons pas l’habitude de pousser un coup de gueule, mais nous ne pouvions pas laisser passer cela. Une vague de cancel culture frappe le monde artistique russe. Des conférences sur l’auteur Dostoïevski sont annulées, des pianistes sont éliminés des concours et certains appellent même à retirer les ouvrages des écrivains russes des bibliothèques municipales et universitaires. Cela va à l’encontre de ce pour quoi se battent les Ukrainiens : la liberté, la tolérance et la démocratie. C’est aussi méconnaître la richesse de la culture russe et ce qu’elle a apporté à l’Europe : Tolstoï (comment vivre en honnête homme dans un monde corrompu), Pasternak (la guerre déchire les peuples), Tchekhov (l’harmonie intérieure est supérieure à la cupidité), Dostoïevski (ne pas tuer), Pouchkine (l’amour et la vérité sont indissociables). C’est précisément ce dont nous avons besoin en ce moment. Poutine n’est pas la Russie. Point.
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