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Après avoir voyagé et échangé avec des experts du monde entier, en Italie, Allemagne, au Mexique et au Brésil, Libeo clôture son tour du monde de la facture électronique en revenant à son point de départ, en France. Cette fois-ci, c'est Philippe Duportail, expert-comptable et commissaire aux comptes installé à Dunkerque, qui revient sur les enjeux de la réforme.
La généralisation de facturation électronique est-elle un sujet technique, marketing ou de ressources humaines ?
D’après moi, c’est un peu tout ça en même temps ! Sur le plan des ressources humaines, il y a un gros travail d’information et de formation à faire, mais aussi une veille à réaliser pour suivre ce sujet mouvant. J'ai la chance d'avoir un petit cabinet, ce qui me permet de mobiliser facilement toute l’équipe sur ce sujet et de la sensibiliser régulièrement à ces questions. Par ailleurs, j'essaie toujours d'impliquer les collaborateurs dans les réflexions et les choix qui sont faits, pour qu’ils se sentent « embarqués » dans ce projet.
Sur le plan marketing, il y aussi beaucoup à faire. Là encore, nous avons d’abord un travail d’information de nos clients, car tous les détails de la réforme ne sont pas encore connus.
D’après ma propre expérience, la grande majorité des clients est encore assez neutre sur le sujet, et deux minorités se font face : ceux qui accueillent favorablement ce changement, et ceux qui y sont déjà réfractaires. Dans ce dernier cas, c’est le fait de bouleverser ses processus de facturation, d’encaissement et de paiement, qui effraie et notamment les plus petites entreprises. Nous avons donc un gros travail d’explication à faire, et nous aurons besoin de la communication de l’Ordre et des pouvoirs publics pour y parvenir.
Sur le plan technique, enfin, un enjeu autre est de se tenir au courant de l’évolution des réflexions des pouvoirs publics. Dans ce domaine, d’ailleurs, j’incite notamment les consoeurs et confrères à participer aux réunions régulières de l’AIFE, dans lesquelles la profession est pour moi trop peu représentée et où notre avenir risque de se faire sans nos contraintes de production.
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La facture électronique signe-t-elle la fin de la fameuse « boîte à chaussures » ?
Je ne le crois pas. Pour moi, on va plutôt passer de la boîte à chaussures papier à la boîte à chaussure numérique. Les cabinets comptables gèreront des flux, plus des pièces, mais le principe reste le même. Le principal avantage de la facturation électronique par contre, c'est de réduire le nombre de canaux.
A l'heure actuelle on reçoit des factures par courrier, en mains propres, par mail, messagerie instantanée,... La facturation électronique devrait rationaliser tout cela, c’est une excellente chose.
Cycle de vie d'une facture au format électronique, de l'émission à l'archivage final.N’est-ce pas une occasion de revoir l’offre de services du cabinet, en donnant plus de place à l’accompagnement ?
Si bien sûr, mais cela va nécessiter une grosse révolution culturelle au sein de la profession. J'ai travaillé à la fois en cabinet et en entreprise, je sais donc que la vision du dirigeant n’est pas toujours celle du comptable ou de l’expert-comptable. Nous allons devoir aller vers un accompagnement au pilotage à plus court terme, plus axé sur la trésorerie (correspondant à certaines compétences) que sur les indicateurs de long terme (avec d’autres compétences sans doute plus stratégiques).
Il y aura donc des opportunités pour tous sous réserve de réaliser un effort de formation et d’empathie. Nous allons aussi probablement devoir sortir davantage de nos bureaux, pour mieux comprendre les préoccupations quotidiennes de nos clients.
Un tel changement prend du temps, et il ne faut pas sous-estimer l’ampleur du travail à mener, quand on voit que la part de conseil dans le chiffre d’affaires des cabinets n’a pas évolué depuis des dizaines d’années !
Quel conseil donnez-vous aux experts-comptables et collaborateurs qui ne se seraient pas encore intéressés au sujet de la facturation électronique ?
Probablement de ne pas faire l’erreur de croire que le sujet est exclusivement technique. Bien sûr les éditeurs vont prendre leur part de complexité, et gérer une partie du travail à notre place.
Toutefois, nous avons le devoir d'accompagner individuellement chacun de nos clients pour les informer des changements à venir en fonction de leur situation personnelle. Il faudra aussi adapter notre offre de services en fonction des besoins d'accompagnement de chacun et en effectuant du picking sur les outils adaptés aux clients. Ce « sur-mesure » prend du temps, il faut nous y préparer dès maintenant.
Je pense aussi que le degré de préparation d’un cabinet à l’arrivée de la facturation électronique va progressivement devenir un facteur d’attractivité pour les cabinets. Pour le dire autrement, le cabinet qui ne prendra pas le sujet à bras le corps et n’aura pas transformé ses modes de production verra ses équipes partir ailleurs.
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