Capacité d'autofinancement : définition calcul

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Qu’est-ce que la capacité d’autofinancement ?

La capacité d’autofinancement (CAF) correspond à l’ensemble des ressources générées par l’entreprise. Ce sont elles qui lui permettent de se financer. C'est un indicateur clé utilisé pour évaluer les performances de l’entreprise et la qualité de son modèle économique. Comment calculer et interpréter la capacité d'autofinancement ?

Alice Bled

Alice BLED • Libeo

Publié le | Mis à jour le

À quoi sert précisément la capacité d’autofinancement ? Comment la calculer et l’analyser ? Libeo vous dit tout ce que vous devez savoir sur la CAF.

Capacité d’autofinancement : définition et utilité

C'est quoi la capacité d'autofinancement ?

La capacité d’autofinancement est un ratio financier qui s’intéresse à l’activité de l’entreprise. Il correspond à l’ensemble des ressources internes générées qu’elle utilise pour se financer. C’est-à-dire pour régler ses charges, comme les investissements, les emprunts, les dettes fournisseurs ou encore les dividendes versés aux associés.

La CAF constitue un excédent, qui correspond à un flux potentiel de trésorerie, c’est-à-dire à la différence entre les encaissements et les décaissements de l’entreprise. Elle représente un surplus de trésorerie. Elle ne s’intéresse qu’aux ressources brutes qui subsistent à la fin d’un exercice comptable et ne prend pas en compte les éventuels décalages de trésorerie.

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Lorsqu’on dirige une entreprise, les imprévus sont monnaie courante. Les transactions sont nombreuses, chaque fournisseur à ses propres habitudes et/ou contraintes. La clé pour vous en sortir ? L’anticipation.

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Il s’agit d’un ratio financier essentiel à calculer pour s’assurer que l’entreprise peut financer elle-même son cycle d’exploitation. C’est un symbole de rentabilité pour l’entreprise.

À quoi sert la capacité d’autofinancement ?

La capacité d’autofinancement d’une entreprise est un indicateur financier qui présente plusieurs intérêts.

Il permet en premier lieu de s’assurer de la santé financière de son entreprise. En effet, si la capacité d’autofinancement est positive, l’entreprise génère davantage d’argent qu’elle n’en consomme. Elle profite donc d’un excédent de trésorerie qu’elle peut utiliser comme elle le souhaite.

Évaluer la capacité d’autofinancement d’une entreprise permet de vérifier qu’elle est capable de financer ses investissements. Si la CAF est positive, elle n’a pas besoin de financements externes pour assurer son développement.

De même, la CAF est indispensable pour une entreprise qui souhaite recourir à un emprunt bancaire. Elle permet de déterminer quelle est sa capacité de remboursement.

Enfin, cet indicateur permet d’évaluer le montant des dividendes versés aux associés. Mais attention, plus les dividendes sont élevés et moins l’entreprise dispose de latitude pour son autofinancement.

Toute entreprise peut calculer sa capacité d’autofinancement afin d’anticiper ses besoins et estimer le coût de ses actions futures. Un mauvais calcul peut pousser l’entreprise à prendre des décisions inadaptées. Cette dernière peut souscrire un emprunt qu’elle n’a pas la capacité de rembourser et manquer une opportunité de développement ou d’investissement. La CAF offre une vision complète des finances de l’entreprise.

Quelle est la formule de la CAF ?

La formule de la capacité d’autofinancement est relativement simple : il s’agit de faire la différence entre les produits et les charges décaissables :

Produits encaissables — Charges décaissables = CAF

Pour cela, on peut se baser sur deux éléments :

Le calcul de la CAF à partir du résultat net

Lorsqu’elle est définie à partir du résultat net, la capacité d’autofinancement se calcule comme suit :

CAF = Résultat net de l’exercice comptable + charges calculées + valeur nette comptable des éléments d’actifs cédés — produits calculés — produits de cession des éléments d’actifs cédés

Les charges calculées correspondent aux charges non décaissables. Il s’agit de celles qui ont été comptabilisées, mais qui n’ont pas fait l’objet d’une sortie de trésorerie.

Les produits calculés, ou produits non encaissables correspondent à ceux qui n’ont pas fait l’objet d’une rentrée de trésorerie. Il s’agit notamment des reprises de provisions ou des quotes-parts de subventions d’investissement.

C’est la méthode la plus utilisée en raison de sa rapidité d’exécution.

Le calcul de la CAF à partir de l’EBE

Lorsqu’elle est calculée à partir de l’excédent brut d’exploitation, la capacité d’autofinancement s’obtient comme suit :

CAF = Excédent brut d’exploitation + produits encaissables — charges décaissables.

Les produits encaissables correspondent à ceux qui ont été encaissés ou qui doivent l’être en dehors du calcul de l’EBE. Il s’agit par exemple des produits financiers ou exceptionnels.

Les charges décaissables représentent toutes celles qui ont été décaissées ou qui doivent l’être en dehors du calcul de l’EBE. Il s’agit entre autres des intérêts bancaires ou encore des pénalités.

Bon à savoir : il existe une 3e formule qui permet de calculer la CAF :

CAF —Remboursement du capital de l’emprunt pour une période donnée.

Comment interpréter la capacité d'autofinancement ?

Calculer sa capacité d’autofinancement sert à obtenir le montant de la trésorerie potentielle dont bénéficie l’entreprise. La CAF est un ratio très utilisé par les établissements bancaires, en vue d'accorder un emprunt aux entreprises. En effet, ces derniers n'accordent un crédit aux entreprises que si elles ont une capacité d’autofinancement suffisante.

L’objectif ? Démontrer qu’elles peuvent rembourser à la fois les emprunts actuels et ceux à venir. Pour s’en assurer, la banque analyse la CAF de chaque entreprise.

De manière générale, la capacité d’autofinancement doit être deux fois supérieure au montant du capital des emprunts totaux à rembourser. Il faut toutefois savoir que si le résultat de l’exercice précédent de l’entreprise ne permet pas d’anticiper la CAF, il est peu probable que la banque accorde un prêt.

Pour une entreprise, la CAF doit être au moins de 5 % du chiffre d’affaires si elle est soumise à l’impôt sur les sociétés, et d’au moins 15 % du chiffre d’affaires si elle est soumise à l’impôt sur le revenu.

Pour être plus précis :

  • Une capacité d’autofinancement positive est supérieure à 0. Elle démontre une certaine capacité à générer des bénéfices qu’elle peut convertir en trésorerie, en dividendes ou en investissements. Une entreprise dont la CAF est positive n’a pas besoin de recourir à des financements externes : elle est indépendante.
  • Une capacité d’autofinancement négative est inférieure à 0. Cela signifie que l’entreprise ne génère pas suffisamment de revenus pour assurer un cycle d’exploitation. Elle doit alors solliciter un emprunt ou l’apport d’un nouvel associé. Une CAF négative est souvent affichée par les jeunes entreprises au début de leur aventure entrepreneuriale. Ce n’est pas problématique tant que la situation ne perdure pas.

Pour aller plus loin : plusieurs ratios peuvent être calculés grâce à la CAF comme la capacité de remboursement d’une entreprise (dettes financières/capacité d’autofinancement). La capacité d’autofinancement permet également de visualiser la proportion de ressources internes utilisées par l’entreprise pour assurer son financement.

Peut-on améliorer sa capacité d’autofinancement globale ?

Une entreprise qui constate que sa capacité d’autofinancement est négative peut actionner plusieurs leviers :

  1. Augmenter son chiffre d’affaires pour faire évoluer positivement sa CAF. Plusieurs technique existent, comme le lancement d’un nouveau produit plus rentable ou l’augmentation du panier moyen. L’entreprise peut également fidéliser sa clientèle pour assurer sa pérennité. L’essentiel est de choisir le bon axe en fonction de la stratégie de son entreprise.
  2. Réduire les charges qui affectent la santé financière de son entreprise. Pour ce faire, il doit s’intéresser aux charges fixes et aux charges variables de son entreprise. En passant tous les postes de dépense de son organisation au crible, il aura une meilleure maîtrise des coûts et pourra améliorer durablement sa capacité d’autofinancement.

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Foire aux questions

Quelle est la différence entre l'EBE et la CAF ?

La CAF et l'EBE sont deux flux de trésorerie. La CAF est un surplus financier, qui s'inscrit dans la continuité de l'EBE. Mais contrairement à l'EBE, la CAF prend en compte les éléments exceptionnels et financiers. La CAF correspond donc au total monétaire dégagé par l'activité en intégrant tous les éléments qui gravitent autour.

Où trouver la CAF sur un bilan ?

On retrouve cet indicateur dans les tableaux de financement à côté des autres leviers de financement que sont les augmentations de capital, les emprunts ou bien les cessions d’actif.

Comment traduire capacité d’autofinancement en anglais ?

On peut traduire ce terme de deux façons : cash flow ou self-financing capacity.

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